Alors la Med ? Et bien la Med c’est différent. C’est le principal enseignement de cette première régate. Le premier jour a été assez horrible, la rade Nord, très peu de vent et un bateau qui n’avance pas au près. Il peut y avoir deux raisons, soit on n’a pas retrouvé les bons réglages de mat soit les sudistes vont plus vite que nos concurrent habituels. Nous terminons 6ème de la première manche à la fois car nous ne sommes pas toujours allés du bon côté et que dans le petit temps cela crée des écarts énormes mais aussi car nous n’allions pas vite.
Lors de la seconde manche, nous avons touché le fond. on vole le départ, on repasse la ligne. Avec une vitesse médiocre mais une bonne option nous revenons sur le paquet à la dernière marque car il y a une grosse bulle sans vent. Seuls 3 bateaux ont réussi à en sortir. Nous sommes au vent de la flotte, et le vent revient par-dessous, un à un nos copains s’en vont. Nous sommes derniers et hors temps.
Ensuite c’est allé crescendo, le samedi, après quelques changements de réglage sur le mat, nous avons retrouvé la vitesse au près, on tactique mal sur la première et un peu mieux sur la seconde. Ce qui nous aurait donné un 7 et un 4 si nous n’avions pas été BFD et OCS. Je crois que cela faisait 2 ans que nous n’avions pas fait un OCS… Nous voilà donc avant dernier au général avec : 6, DNF,BFD,OCS. On remet le bateau sur le camion en on rentre en Bretagne ? Non. Sincèrement, ce que l’on a vu sur ce second jour nous a donné un peu d’espoir.
Cela s’est confirmé le lendemain, où nous avons découvert un nouveau sport, le près à 55 degrés du vent avec un mètre de houle et 6 nœuds de vent . Il s’avère que dans cette spécialité nous ne sommes pas trop mauvais. Nous rentrons donc un 3, le vent se renforce à 12 noeuds. On se sent plus à l’aise et nous terminons par un 1 et un 4. Le dernier jour, nous étions dans le match. Voilà pour les faits.
Voici quelques idées en vrac après cette première régate :
- Il n’y pas de différence de niveau entre l’Atlantique et ce que nous avons vu ici. Les premiers ont des vitesses « normales » pour des premiers. Ils manoeuvrent très bien et maîtrisent leur plan d'eau.
- Nous avons le sentiment que la plan d’eau est horriblement compliqué avec des effets de site dans tous les sens. Est-ce qu’au fond c’est une histoire d’habitude et qu’un régatier qui découvrirait la baie de Quiberon ou le Solent dirait la même chose ? Je ne sais pas, j’ai l’impression que c’est plus délicat. En tous cas, comme toujours, dans le petit temps, les écarts liés à la tactique sont énormes. Dans les conditions que nous avons eues, il faut avant tout aller du bon côté. Nous avons le sentiment que c’est plus marqué que sur nos plans d’eau habituels.
- On lance par 4 nœuds de vent. Voilà, ici c’est comme ça et ce sont toujours les meilleurs qui sont devant.
- Arundo, l’X-37 qui avait terminé second au Spi l’an dernier avec les Danois à bord, nous a semblé vraiment au dessus du lot. L’équipage était différent de celui du spi mais d’après ce que nous avons compris, il y avait quelques spécialistes. Tactiquement il a fait un quasi sans faute, et en plus il va vite. C’est lui qui nous a le plus impressionné.
- Par rapport aux bateaux avec lesquels nous courons en réel (Tchin Tchin, Tahina, Synchrone), nous n’avons pas de problème particulier au près, les écarts sont très faibles. Au portant, en dessous de 10 nœuds, il vont vraiment beaucoup plus vite. Nous avons un problème. Il faudra voir ce que cela donne avec un autre barreur à la SNIM. Quand on passe sous symétrique, cela a l’air d’aller mieux, mais on ne l’a mis que deux fois.
- Nous avons été très bien accueillis par nos compétiteurs qui nous ont donné beaucoup d’informations. C’est vraiment très agréable de régater ici.
- Au vue des 4 dernières manches, on peut se fixer comme objectif de faire un podium à la SNIM mais cela va être très difficile.
En tous cas c’est très remotivant de changer de plan d’eau. Même si nous regardons toujours ce qui se passe au NW, nous sommes bien dans le Sud.