C’est au Holiday Inn d’Eastleigh, dans la banlieue de Southampton, que s’est déroulé mi-octobre le congrès international IRC. Eastleigh n’a pas le charme de Saint-Tropez où avait eu lieu le congrès 2005. On ne voit pas la mer, et il est difficile de trouver un restaurant ouvert après 20h00. Officiellement, le congrès dure un jour. Dans la pratique, l’importante délégation de l’UNCL est arrivée la veille. Cette première journée a été consacrée à des réunions informelles avec nos distributeurs internationaux. Il s’agit d’échanger sur les difficultés et les succès rencontrés dans le développement de l’IRC dans des pays où elle constitue parfois une nouveauté.
Le congrès est une réunion assez formelle, on appelle le président « Mr Chairman » et on le remercie lorsqu’il vous donne la parole. Il se déroule en deux temps, chaque pays présente un bref rapport sur l’évolution de sa flotte et les événements marquants de l’année. Ensuite, les propositions de modification de la règle sont étudiées.
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La France dispose aujourd’hui de la deuxième flotte IRC au monde, derrière le Royaume-Uni et devant l’Italie et les Etats-Unis. On peut distinguer deux catégories de pays, ceux où la flotte est arrivée à maturité (France, Irlande, Italie, Royaume-Uni,) et les pays où l’IRC est en pleine expansion (Argentine, Grèce, USA, Australie). Le point noir est l’Espagne qui représentait la deuxième flotte IRC en 2005 et qui a abandonné tous les systèmes de jauges internationaux (IRC, IMS, ORC) pour les remplacer par la création d’un nouveau système appelé « Rating Nacional », qui rend impossible toute participation espagnole à un évènement de dimension internationale. La diminution de la flotte IRC Espagnole est de l’ordre de 700 bateaux. La flotte mondiale devrait demeurer à peu près stable impliquant une croissance significative dans les autres pays.
Ce congrès permet de réaliser ce qu’est l’IRC aujourd’hui et la façon dont elle est régie. L’IRC est une jauge dirigée par une instance internationale. Son origine franco-anglaise ne donne aucun privilège à ces deux nations dans les prises de décision. Chaque changement est voté et les voix sont simplement proportionnelles au nombre de bateaux du pays. L’UNCL est présente à cette réunion en tant qu’observateur, elle ne vote pas. Les votants sont les représentants des associations de propriétaires de chaque pays. En France, l’association est dirigée par Jean-Philippe Cau. Le centre de calcul et la commission IRC de l’UNCL peuvent aider les propriétaires dans l’interprétation de la règle, mais ils ne peuvent pas la changer, seule l’Association des Propriétaires peut s’exprimer au congrès.
Avant d’étudier les propositions des différents pays, le Comité Technique présente ses soumissions. La plus significative pour notre flotte concerne la limitation de la taille des têtières de génois. Les autres, détaillées ailleurs dans ce guide par Jean Sans, concernent des points très précis ne touchant à chaque fois qu’un petit nombre de bateaux.
Les soumissions des différents pays sont très disparates. Elles reflètent le stade de développement de la jauge dans un pays donné. Plus la jauge est utilisée depuis longtemps, plus les propositions sont techniques et ont pour but de réduire des possibilités d’exploitation qui ont été découvertes au cours du temps par les propriétaires. Dans les pays où l’IRC est en développement, les demandes traitent souvent d’aspects plus fonctionnels (données figurant dans le formulaire, possibilité d’avoir un certificat pour les courses en équipage réduit…). La France avait une proposition dans ce sens puisque nous souhaitions imposer « l’Endorsement » aux premiers bateaux des nouvelles séries et aux prototypes sur demande du centre de calcul ou de la commission IRC. La position du congrès est que la règle IRC permet déjà de l’exiger sans qu’il soit nécessaire de la modifier. Cette mesure sera donc mise en pratique en France dès 2007.
Notre première proposition d’ordre technique demandait une clarification de la liste des paramètres entrant dans le Hull Factor et la prise en compte des techniques de construction utilisées dans ce calcul. Cette proposition a été rejetée sans vote, le Comité Technique craignant à la fois de mettre en danger le caractère secret de la jauge et de compliquer le formulaire de demande de certificat. Notre seconde proposition demandait qu’il soit explicité quelles modifications du bateau entraînaient une mise à jour de l’Age Date. Le comité technique a confirmé qu’il s’agissait de la coque (excluant le mât, le safran, la quille) et a indiqué qu’il pourrait réfléchir dans l’avenir à l’estimation de l’allégeance d’age des bateaux significativement modifiés.
Le congrès de l’IRC donne aux propriétaires un rôle très important, son caractère international dilue cependant le pouvoir. L’Association des Propriétaires IRC est le représentant français et doit donc être l’interlocutrice des propriétaires concernant l’évolution de la jauge. En préparant sérieusement le congrès, en discutant préalablement nos propositions avec les autres pays, on peut penser que l’Association pourra obtenir des résultats significatifs allant dans le sens des souhaits exprimés par les coureurs français.