30 mois à Marseille

Mot de la fin sur notre campagne dans le Sud

05/07/13

Le bateau est à Cherbourg. La page Méditerranéenne est donc tournée. A l'origine, nous étions partis pour 4 mois et nous sommes restés 2 ans et demi.

Pourquoi rentrer alors que nous étions si bien là bas ? Je pense qu'au sein de l'équipage les motivations sont variées. L'envie de refaire les courses du RORC et en particulier le Fastnet, l'envie d'affronter à nouveau nos camarades de l'IRC2 au Trophée Atlantique, l'envie de passer du temps en Bretagne. En tous cas, notre choix de rentrer ne correspond pas à une lassitude ou à un manque de plaisir à naviguer dans le Sud. Nous étions bien là bas.

Nous avons passé de bon moments et nous avons obtenu de bons résultats. Cette campagne aura donc été un grand succès à tous points de vue. Notre palmarès s'est enrichi de 2 Trophées Méditerranée, de victoires au Trophée d'Aigues Morte, au Tour de Corse, à la Massilia, à la Semaine de Porquerolles, à la SNIM(x2) auxquelles il faut ajouter de nombreux podiums. Je crois aussi que se confronter à d'autres navigateurs, d'autres plans d'eau nous a permis de progresser. Nous sommes incapables de dire si le bateau va plus vite ou moins vite qu'avant, par contre certaines manœuvres passent beaucoup mieux.

Mener à bien une telle campagne demande aussi beaucoup d'investissement. Il n'y pas pas que le côté financier, car finalement, l'essentiel de la dépense supplémentaire est le transport aller / retour, qui, lorsqu'on l'amortit sur 3 saisons devient marginal par rapport au budget annuel du bateau. L'essentiel de l'investissement se fait en temps. Il faut préparer le bateau à partir, le réceptionner. Trouver les locations sur les lieux de course, les lieux de stockage, les fournisseurs, les méthodes pour hiverner, les convoyeurs, toutes les solutions qui font qu'une saison "s'organise bien" et qui sont des évidences lorsque l'on navigue depuis plusieurs années au même endroit demandent pas mal de temps lorsque l'on débarque dans une nouvelle zone de navigation.

Pour cela je dois remercier toute l'équipe car sans leur énorme implication dans l'intendance, un projet de ce type n'est pas réalisable (ou devient très onéreux en demandant à des professionnels de gérer toute cette partie). A chaque fois que nous avons du descendre à Marseille pour faire autre chose que naviguer, nous avons toujours été 2 ou 3. Aussi bien pour réceptionner que pour préparer, pour hiverner, pour s'occuper des conséquences du démâtage, je ne me suis jamais retrouvé seul et parfois, je n'étais même pas là. Si cet article vous donne envie de tenter la même expérience, je n'ai que 2 conseils : 1) Faîtes le, 2) Vérifiez que toute l'équipe est prête à investir beaucoup de temps dans le projet (ou préparez vous à faire de très nombreux chèques).

Dans le plaisir que nous avons eu à passer du temps à Marseille, les personnes que nous avons rencontrées ou avec lesquelles nous avons travaillé ont joué un rôle très important, qu'ils soient compétiteurs, équipiers, présidents ou bénévoles dans des clubs, professionnels du nautisme, ils nous ont tous offert un excellent accueil. Le Nul Part Ailleurs, Pierrot, David, Aurélien, Benoit, Charles, Maddy, Jean-Claude, Audrey, Arlette, Michel, Tony, Olivier, Christophe, vous nous manquerez.