L'Atlantique le Télégramme

Nouvelle version de cet article. La "course dans la course" des bateaux jouant la victoire au Trophée Atlantique.

25/09/07

La dernière étape du Trophée Atlantique se déroulait à Lorient le week-end dernier. En cette fin de saison, il n'y a pas de nouveau bateau ou de vraie surprise qui puisse justifier un article général. J'ai donc décidé de me concentrer sur les bateaux qui étaient en compétition directe pour la victoire au Trophée Atlantique. Il y avait trois couples de bateaux; Paprec et Courrier du Coeur en IRC1, Fastwave & Sealogis Pen Ru en IRC3, Xtra-Time et Super U en IRC4.

Xtra-Time et Pen Ru ont eu la même approche aussi bien sur l'objectif que sur la méthode. Le but était de terminer devant l'adversaire au Trophée Atlantique, quitte à faire un mauvais résultat. Pen Ru est venu de Honfleur pour disputer la course de ralliement et l'Atlantique le Télégramme, cela montre leur motivation. Sur les deux bateaux l'idée était cependant d'essayer de "vivre sa vie sans trop s'éloigner" le premier jour et d'entrer dans une phase plus serrée le second. Il est très difficile de marquer un bateau au départ, nous avons donc pris nos départs sans prendre en compte Super U, il s'avère cependant que nous sommes partis 2 fois à côté d'eux à leur vent, ce qui n'est pas idéal. Pen Ru indique qu'il cherchait à ne pas partir trop loin de Fastwave quitte à se replacer pendant la procédure.

En course, on retrouve des stratégies identiques, au près le bateau derrière cherche à décroiser. Cependant, la relance de Pen Ru avec ses 7 tonnes est plus longue que celle de Fastwave. Il fallait donc limiter les virements. Super U et Xtra-Time étant des bateaux très semblables, le problème ne se posait pas. Au portant, Pen Ru et son grand Spi cherchait à déventer Fastwave. On sent bien qu'il y avait véritablement une course dans la course. Comme l'indique François Blossier, tacticien sur Pen Ru : [i]"nous avons fait quelques batailles d'empannage et de virement intense qui nous faisaient oublier totalement le reste de la flotte"[/i].

[b]Le Moment Clef[/b]

Lors de la seconde manche, à la seconde marque, il y avait 4 bateaux intercalés entre Xtra-Time et Super U. Nous avons donc pris une stratégie agressive en créant pas mal de latéral. Nous n'avons cependant pas été extrémistes. L'option a payé et nous avons réussi à terminer second derrières Super U, très contents d'avoir limité la casse.

En IRC3, la dernière manche a été critique, Pen Ru a un point d'avance sur Fastwave, mais Fastwave est devant à l'approche de l'arrivée. Il décide cependant de ne pas le contrôler et le Sun Fast 36 arrive à passer la ligne avec quelques secondes d'avance.

Dans les deux cas, l'équipage victorieux a l'impression d'être revenu de nul part...

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[b]Les Autres Classes[/b]

En IRC1, Stéphane Névé explique qu'il était difficile d'envisager de remporter le Trophée Atlantique sans gagner à Lorient. En l'absence de J-Lance, il était très probable que soit Paprec soit Courrier finisse premier. L'objectif était donc avant tout de gagner et par conséquent d'emporter le Trophée Atlantique. Il n'y avait donc pas réellement de stratégie relative comme chez nous. De façon générale, Paprec cherchait au départ à partir sous le vent de Courrier car il a une capacité de cap supérieure. Ensuite, s'il établissait un avantage, il choisissait de marquer quitte à laisser s'échapper des bateaux de l'autre côté. Sa stratégie quand il était derrière était "modérée". Dans le petit temps, que cela soit au près ou au portant, Stéphane estime que Paprec va plus vite, il n'hésitait donc pas à rester du même côté que Courrier en comptant sur sa vitesse. Au-delà de 10 nœuds, Paprec était obligé de prendre des risques en tentant de se démarquer du First 44.7. Stéphane estime enfin que Jivaro était en progrès par rapport au reste de la saison. Il indique aussi que le Trophée Atlantique devrait être un objectif légitime pour les chantiers, car l'emporter prouve que le bateau est polyvalent.

Dans les autres classe, en IRC2, Batystil gagne à nouveau, il fait premier à toutes les manches. En l'absence de Garance, l'équipage de Cyrille Legloahec a dominé les débats. Il s'agissait de sa dernière régate sur le bateau qui a été vendu à Franck-Yves Escoffier. L'équipe de Batystil naviguera en A40 RC l'an prochain, tout comme l'équipage de Tiger et celui de Paprec qui va effectuer une seconde saison sur ce bateau. En IRC5, c'est le Risorius II de Jean-Yves Catrou qui gagne, une très belle performance pour un bateau dont le petit temps n'est pas nécessairement le point fort. On peut remarquer la relative contre-performance de Domino's Pizza dont j'ai cru comprendre que l'équipage était incomplet. En IRC3, ce n'est pas le vainqueur du Trophée Atlantique qui l'emporte, mais Matamouf or Recoucou qui après avoir gagné le Grand Prix du Crouesty enchaine une seconde victoire. Jean-François Ygout monte sur le podium, ce sera un bateau à surveiller en 2008.

[b]2 manches en IRC4[/b]

La manche 3 où nous avons terminé seconds, une place devant Super U, a finalement été annulée suite à une réclamation de Yamaha qui a constaté qu'elle avait durée 1h36 alors que les IC indiquaient que les parcours construits ne pouvaient durer plus d'1h30. Je ne leur reproche pas. Les règles sont faites pour être respectées. C'est au comité de course de faire attention. La manche 4 a été aussi annulée car la marque n'était pas dans le cap indiqué sur le comité au départ. Sans commentaire. Je regrette beaucoup qu'ils ne l'aient pas relancée alors que les conditions étaient bonnes. Au final, nous n'avons couru que 2 manches valides en 3 jours, c'est très décevant.

Merci à François Blossier et Stéphane Néve d'avoir accepté de répondre à mes questions.

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